samedi 24 mai 2014

Une réforme, pour qui ?

Nous allons boucler notre première année sous la nouvelle réforme des rythmes scolaires, il est temps de faire un petit bilan.

Pour rappel, à grands coups d’avis d’experts scientifiques, il a été décrété que les enfants français étaient fatigués (et que donc cela impactait directement les apprentissages) parce qu’ils concentraient le plus d’heures de classe sur un nombre peu élevé de jours d’école par an. Il fallait donc revoir les rythmes des journées d’école et celui de l’année scolaire.

Ma commune d'affectation teste donc depuis septembre le rythme suivant :
lundi, mardi, jeudi et vendredi : 9h-12h / 14h-16h15
mercredi : 9h-12h
Après la classe, deux formules sont offertes aux parents : garderie gratuite jusqu'à 17h ou ateliers périscolaires payants jusqu'à 18h30.
Sur le papier, tout semblait bien pensé et la mairie a bien prévu le budget pour compléter ses effectifs d'animateurs.
Mais voilà, les enfants sont littéralement épuisés. Certains font des journées dignes de cadre sup, ils enchaînent l'école, la cantine, le périscolaire. Ils multiplient les intervenants. Ils sont dans l'énervement permanent, la classe s'en trouve perturbée car nous passons notre temps à essayer de revenir au calme propice aux apprentissages.
Où est l'intérêt de l'enfant dans tout ça ?
Le centre de loisirs est surchargé sur la  pause méridienne, il se peut que nous devrons faire trois services de cantine l'année prochaine. Que feront les enfants pendant ce temps rallongé ?

Et comble de l'absurdité, avec la mise en place de "la soupape pédagogique" de Benoît Hamon, dans la commune de mon mari, on atteint des summums de démagogie.
Le maire a décrété unilatéralement qu'il y aurait une après-midi libérée (afin de faciliter la mise en place des activités périscolaires) et que ce serait le vendredi après-midi.
Les parents-électeurs vont être ravis, les enseignants partiront en week-end plus tôt et n'auront plus à subir ce vendredi difficile. Quant aux enfants, qui devaient être au centre de toutes les concertations, ils reviendront en classe le lundi comme des zombies car une pause de 2 jours 1/2 ne sera pas sans conséquence pour le travail scolaire...
Une honte ! On marche vraiment sur la tête.



3 commentaires:

  1. Les journées longues c'était déjà le cas avant non? 8h30 18h30... Car aucun patron sauf l'éducation nationale peut être ne peut être intéressé par un employé aux 24h. Bref de ce côté là la réforme ne change rien car cela c'est lié à la vie d'aujourd'hui. Par contre moi j'y vois un énorme intérêt: éviter une journée entière de centre aéré le mercredi. Ainsi pas de soucis pour y rester le mercredi après-midi, ça passe plus vite. Et avec les ateliers, c'est fou mais on s'est rendu compte que notre fils cumulait 4h30 de musique par semaine (cours en CP, atelier pédagogique et aussi son activité périscolaire choisie). Au moins il fait ce qu'il aime dans la semaine... Bref je fais finalement partie des parents satisfaits malgré la guerre de tranchée que cette réforme à déclenchée ici, nseignant contre éducateurs et les victimes ont été les enfants (cartables perdus, salles fermées, refus des uns de communiquer sur les actions des autres... Alors que les enfants passent plus de temps en périscolaire qu'en scolaire, n'est ce pas la la vraie honte de la semaine enfantine?).

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  2. Je suis contente de lire quelqu'un qui apprécie ces rythmes, j'avais l'impression d'être la seule à y être favorable !

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  3. Un remplaçant qui passait dans des écoles à 4 jours et demi et dans des écoles de 4 jours, souriait car les enseignants faisaient les mêmes constats de fatigue.
    Il faudra du temps pour réajuster. Le français est d'abord contre et après il s'adapte et oublie (souvenir perso: une partie des enseignants était contre le samedi matin à moins. Quelques années après, les mêmes enseignants ne voulaient pas reprendre le samedi matin )

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